Premier jour à l’école, il y a deux semaines et demie … déjà ! Apres un été de globe-trotteur, 3 semaines en France chez son père + deux semaines chez papi et mamie en France (avec maman) et une semaine sans maman chez papi et mamie… Disons que mon fils était content de retrouver son chez lui. Galère de garde oblige, j’ai été obligée d’appeler les renforts. Mes parents (que ferai-je sans eux) se sont retrouvés à gérer mon petit polisson. Il n’a eu que quelques jours pour se réadapter à Londres et pas une minute en tête à tête avec maman. Mes parents m’ont relayé avant que mon fils ne reprenne l’école.
Conclusion ? Disons que mon petit prince était en manque … de son royaume. Ses jouets, son jardin, son imper’ jaune, sa trottinette ; bref son univers. Il était content de retrouver ses marques après sa vie estivale de nomade. Consciente que ce n’était pas tout à fait la préparation idéale – même si il faut dire, il a malheureusement l’habitude – nécessité fait loi ! Je me suis dit qu’il serait pas mal de lui faire essayer son uniforme avant la rentrée.
Je lui enfile – en négociant contre 15min d’UmiZoomi sur la tablette – et m’exclame, la larme à l’œil « oh la la que tu es beau, vas te voir dans la glace »
Mon fils, les sourcils froncés et les lèvres pincées se retourne vers moi l’air furieux « non, maman. Not pretty and not cool ! » J’essaie de ne pas rire. Mes parents rentrent chez moi au même moment et emploient tous les superlatifs possibles pour rassurer mon fils. Il se cache derrière mes jambes et me dit « I don’t want them to see me like that ! » Autant dire… que c’est pas gagné 😉
Le jour « J »… J’ai pris ma journée pour pouvoir l’accompagner à l’école. Armée de patience et de toute la diplomatie du monde, j’arrive à lui enfiler son uniforme. Je suis fière… mais c’est de courte durée.
« On y va ? »
« I don’t want to go to school ! »
« Ah… » Je fais signe à mes parents de nous attendre dans la rue pendant que j’entre en pourparlers. Apres 10 très intenses minutes, j’arrive à convaincre mon fils. On sort. Et puis là il voit ses grands-parents et s’arrête net. Je lui demande ce qu’il y a.
« I don’t want them to come ».
Là mon cœur s’arrête, j’inspire profondément et je lui demande le plus calmement du monde « Pourquoi ? Ils sont gentils papi et mamie, ils t’ont gardé quand j’étais au travail. Tu t’es bien amusé cet été, non ? »
Mon fils me regarde, boudant et répètant « I don’t want them to come »
Pffffff le dilemme
1. Je ne veux pas qu’il soit en retard le premier jour
2. Je ne veux pas qu’il fasse une colère noire avant d’aller à l’école et qu’il arrive avec des larmes de crocodile roulant le long de ses joues toutes rouges.
Je fais quoi ?! Je regarde mes parents, m’approchent d’eux en essayant de me souvenir de tous les épisodes de CSI ou ils gèrent avec les kidnappeurs – sauf que là je vais expliquer aux victimes que mon fils me prend en otage et ne veux pas négocier. Après une analyse en urgence de la situation, j’aide décidé de céder… J’en mène pas large.
Filant sur sa trottinette, mon fils, l’air victorieux me regarde plein de complicité en me montrant le chemin de l’école (pour me prouver qu’il se rapelle) On passe devant l’entrée de la maternelle, il veut tourner. Je lui dis « non, tu rentres à la grande école cette année : Il faut prendre la grande entrée. » Il me regarde, l’air incertain et entre dans le hall de l’école : une imposante école victorienne. J’enlève sa veste, il entre dans sa classe, la maitresse me salue.
Il a une maman qui me reconnait de la crèche et vient me parler. Je regarde mon fils, il s’assoit en tailleur au dernier rang… Il y a une des maitresses qui console un petit garçon qui réclame sa maman. Mon fils, lui, regarde en coin toutes les deux minutes pour voir si je suis encore là. Je murmure « je ne bouge pas, je reste jusqu’à ce que la maitresse me demande de partir » Il est content. J’écoute la maitresse, elle fait une leçon sur les animaux nocturnes. Elle pose des questions, mon fils lève la main et répond. Elle le félicite pour prendre part dès son premier jour. Mon fils me regarde plein de fierté. La maitresse regarde l’horloge et signifie aux parents qu’il est l’heure de partir. Je lui fais un geste de la main, il me répond en riant.
Quand je viens le récupérer à 3h30 mes parents me disent qu’ils ne souhaitent pas m’accompagner. Il pleut des trombes, il fait froid, mon fils marche à deux à l’heure et ils ne sont pas surs qu’il sera content de les voir après ce matin… Je mets mes bottes, ma capuche, je prends mon parapluie. C’est vrai qu’il fait moche – bienvue à Londres! Mon petit garçon est aux anges de me voir, il vient me sauter dans les bras et saute dans toutes les flaques en rentrant en la maison. Je suis mouillée jusqu’aux os! Voilà, son premier jour à l’ecole s’est finit.
Je ne sais pas de quoi il se souviendra mais moi je me souviendrai qu’il m’a envoyé dire à ses grands-parents qu’ils n’étaient pas conviés, qu’il était content que je vienne avec lui (c’est vrai que l’an dernier c’etait la nounou qui le déposait et le recupérait), de ses éclats de rire du fond de la classe, de sa petite bouille determinée…
dilemme…