Il fait chaud, sombre … je suis réveillée en sursaut par les pleurs de mon fils. Je m’extirpe du lit, attrape une bouteille d’eau. Depuis quelques semaines, à mon plus grand plaisir, une chaleur des plus méridionales sévit sur Londres. Je m’assoie à coté de mon fils, le redresse… et sens ses petites mains potelées toutes chaudes. Je pars à la recherche du thermomètre ; il n’est pas à sa place. C’est le milieu de la nuit, mon fils pleure, je suis fatiguée, j’abandonne. Je lui donne un truc pour calmer la fièvre, il se rendort. Je vais me recoucher.
Le lendemain, pas très fraiche, après plusieurs réveils impromptus, je dépose mon fils à la crèche. Je les informe de sa petite forme, leur dit qu’il a sans doute un peu de fièvre qu’il faudrait vérifier et puis je file au boulot. L’image de sa petite bouille toute triste et de ses yeux plein de fièvre me contrariant jusqu’à mon arrivée au travail.
Entre midi et deux, j’ai la visite médicale de mon fils. J’ai essayé, en mère organisée, de la positionner stratégiquement après son déjeuner mais avant le début de sa sieste et pendant ma pause déjeuner (un peu plus allongée certes). C’est beau l’organisation, hein ? Oui… sauf que dans ce cas précis, ça m’a servi a grand-chose : je suis partie à 13.45, une heure de retard sur le programme.
J’arrive à la crèche en courant et transpirant (faut dire qu’il fait plus de 30 degrés alors le petit footing… c’est pas sans efforts). Mon fils est en couches, allongé sur son tapis de sieste. Il m’ aperçoit, se lève pour courir vers mois et me donner un gros câlin et là pshhhhhhhhh… je fonds au contact de sa peau toute moite ; il est brûlant. M**** ! Y a que moi pour aller à une visite médicale dans mon nouveau quartier avec un fils brûlant de fièvre !
Apres un autre petit footing (cette fois avec la poussette) et une visite plus longue que prévue ; je me retrouve devant la décision agonisante que toutes les mères se posent au moins une ou deux fois par saison : « je fais quoi ? ». Si je n’écoutais que mon cœur, je rentrerai directement mais j’ai tout laissé en plan au bureau. Arrrgh ! Il faut que j’y retourne 🙁
Un autre petit footing vers la crèche, j’en suis à 6 km (plus que 2kn avant la fin de la journée), je dépose mon fils en précisant que je pense qu’il a encore de la fièvre, qu’ils peuvent lui donner quelque chose pour faire baisser sa température. Et je retourne en courant au boulot. Très en retard et me sentant super mais alors super coupable. Le truc c’est que j’ai pas le choix, pas de parents ou de famille dans le pays et mes amis… ben ils bossent, comme moi ! Personne pour prendre le relai en cas d’urgence. J’arrive donc au boulot en faisant un peu la soupe à la grimace et … 15min plus tard la crèche appelle!
Je le récupère et on me dit fermement qu’il m’est vivement recommandé de ne pas amener mon fils le lendemain.
« Ah… même s’il n’a plus de fièvre ? »
« Je ne peux pas légalement vous forcer à ne pas amener votre fils ; mais je vous recommande vivement de ne pas le faire »
Ah ben elle est gentille… Comme si je ne me sentais pas suffisamment coupable, en plus je me fais engueuler, sympa ! J’aimerai bien pouvoir rester à la maison avec mon fils dès qu’il ne sent pas bien mais bon, je bosse…
On rentre, j’achète un nouveau thermomètre. Je lui donne son bain, je le cajole, lui donne à boire, à manger, je le couche et puis… je me branche sur mon ordinateur pour essayer de finir ma journée de travail.
A minuit et après plusieurs aller-retour dans le chambre de mon fils ; je débranche. Il est brûlant de fièvre, il m’appelle. Je le prends dans mes bras et le couche dans mon lit. Bon ben demain, on va aller chez le médecin au lien d’aller au boulot !
Avant de me coucher, je vérifie mes messages. Je lis un des commentaires de mon statut Facebook. «this is called life babe. Working mums should never feel guilty!! I learn that everyday»* Je souris, fatiguée, caressant les cheveux de mon petit garçon qui gémit et sursaute à cause de la fièvre. C’est vrai, c’est la vie… Ce que je vis aujourd’hui, c’est juste … une « une journée de mère » ! 😉
NB : Je dédie cet article à une super maman ; qui a du accompagner son tout petit bout de chou à deux interventions cardiaques et a dû vivre des dizaines de journées comme ca… Plein de bisous, ta sagesse et nos fous rires me manque. Love you !
* « c’est la vie ma puce. Les mères qui travaillent ne devraient jamais se sentir coupables !! J’apprends ça tous les jours »
Ne t’inquiète pas, tu n’es pas la première ni la dernière à mettre son enfant en collectivité avec une dose de doliprane juste avant 😉
Enfin, toi, tu as même été super honnête car tu l’as déposé en prévenant et il n’avait même pas de doliprane.
Haha merci… C’est déculpabilisant surtout que ce soir je me suis faite grondée parceque je suis souvent en retard.
Impression d’être une ado dans le bureau de la directrice! 😉 (Plein, plein de boulot en ce moment alors le soir, je cours… pas assez vite!)
Il est tellement vrai ton article… mais ne culpabilise pas , franchement.. Et puis tu es seule comme tu le dis: « personne pour prendre le relais ». je comprends le dilemme entre les besoins de ton bonhomme et l’obligation professionnelle mais tu as géré au mieux et tu as bien géré 😉
Merci c’est gentil. Ça m’ennerve de culpabiliser ou de ramener mes problèmes à la maison… mais je me soigne, enfin j’essaie 😉
courage ma puce, tu sais très bien traduire ton émotion, plein d’amour à vous deux
C’est vrai que cela ne doit pas être évident en étant toute seule … Courage ma belle !
hé oui… 3è récit que je lis où il y a de la fièvre… la mienne aussi a eu, réaction à la chaleur?? je ne sais pas.. en tout cas ça a été vite réglé ici, Doliprane et zouh fini la fièvre au bout de 24H. en espérant que ce ne soit pas plus pour ton petit bout!
oh non une bonne vieille rhinopharyngite; 36 heures entre 39 et 40 sous un cocktail ibuprofen et doliprane… mais bon ça va maintenant, retour à la normale 😉
aie!! ouf solution trouvée 🙂
Ah on finit toujours pas trouver une solution… Enfin, j’espère?!
Merci Candice ma cherie! J’ai des larmes aux yeux!!!!! Je t’aime fort!
You’re very welcome hun’. Miss you <3