Ma nièce a un vélo, un vélo rose avec des petites roues à l’arrière pour apprendre. Elle a 5 ans – presque 6 – et fait le tour de la terrasse de ses grand parents très fière ; sauf quand elle rate un tournant, là, elle retrousse son petit nez, prend un air renfrogné et dit qu’elle n’est vraiment pas contente, non vraiment pas contente ! Moi aussi j’avais un vélo rose comme ça quand j’étais petite. Un petit vélo Barbie avec un panier en osier (blanc je crois, je ne suis plus tout à fait sure) et moi non plus j’aimais pas rater mes virages ou pas arriver à monter une rue un peu trop pentue… Ah non, j’aimais vraiment pas ça !
Le truc c’est que l’impasse où j’ai grandi était pleine de graviers et surtout, surtout avait une grosse montée. Je me souviens pédaler de toutes les forces de mes jambes maigrelettes de ptite danseuse… Pfffff c’était dur, tellement dur que quand mon petit frère me dépassait avec un grand sourire et une aisance de coureur du tour de France ben je descendais de mon vélo et le poussait tout en haut de la montée en grommelant que c’était vraiment pas juste qu’il y arrive s’y facilement – surtout que c’était mon PETIT frère !
Depuis cette époque, je crois être remontée deux fois sur un vélo :
– Une fois en famille à l’ile de Ré. Je devais avoir à peu près 9 ans et qu’est que j’ai eut les chocottes : de l’eau à droite, de l’eau à gauche, devant, derrière … Ah oui, oui d’accord c’était très joli mais moi tout ce que je voyais c’est que si je me prenais un gadin ce serait la tête la première avec un vélo sur le dos… En plus il y avait des coccinelles partout sur la route, partout, partout … Je me souviens regarder par terre, atterrée, en me disant que c’était un véritable carnage. Y en avait tellement que je ne pouvais même pas zigzaguer entre les petites bêtes à bon dieu. Il n’y avait rien à faire, j’étais obligée… Donc, après une longue journée pleine de nœuds à l’estomac, on a fini par rendre les vélos et je n’en ai plus refait pour longtemps, très longtemps …. En fait jusqu’à la sortie de dernier volume d’Harry Potter et je ne suis même pas sure que ça compte.
– Voui c’était la deuxième fois depuis l’époque du vélo Barbie. Ça faisait un sacré bout de temps et je ne sais pas trop si un trajet sur le vélo d’un pote, pieds nus en sortant d’une soirée bien arrosée à Londres après avoir fait la queue au Tesco du coin au milieu de la nuit pour acheter le St Graal (si, si a l’époque le dernier tome de la série Harry Potter, ça l’était un peu le St Graal) ; je ne sais pas si ça compte vraiment, si ?
Tout ça pour dire que le petit vélo rose de ma nièce, mon fils, il n’a pas arrêté de tourner autour. De me tendre ses petits bras tout potelés en me regardant avec un air désespéré et marmonnant de façon répétitive «moman, mooman, moooman » pour pouvoir monter dessus. Une fois dessus zouh et vas-y qu’on tourne le guidon au bon moment, qu’on joue avec la klaxon et qu’on veut pas en descendre même si on ne touche pas les pédales et que maman a le dos en compote à force de se plier en huit pour pousser le petit bout.
Alors voila en rentrant à Londres, j’ai commencé a voir toutes ces parents sur leurs vélos pousse-pousse, leurs bicycles ou tout simplement leur bon vieux vélo et j’ai regardé mon petit bout à moi les pointant le doigt dans leur direction l’air tout excité et j’en suis arrivée à une conclusion : va falloir que j’apprenne à faire du vélo… J’aime pas faire du vélo mais va quand même falloir que j’apprenne! La question est : euh… comment je vais apprendre ?
PS : enfin faut d’abord que j’apprenne à faire de la trottinette !