Les Vendredis Intellos : « mon fils, ma bataille »… réflexions sur l’absence du père

Il  y a quand même des fois ou je sèche un peu pour les vendredis intellos… Oui je sais, je pourrai demander un peu d’inspiration à Mme Déjantée mais j’espère toujours que ça va venir tout seul.  Là l’inspiration m’est venue dernière minute en écoutante la radio dans la cuisine – et oui d’accord sur ce coup je ne suis pas très cool, j’écoutais radio nostalgie … Je pourrais me justifier en disant que j’écoute rarement de la musique française et que des fois j’aime bien, c’est ma madeleine de Proust ; mais en fait ai-je vraiment besoin de me justifier 😉 ?

Ce qui m’a touché dans ce couplet de « c’est mon fils, ma bataille » de Daniel Ballavoine :
 « Oh Les juges et les lois
Ça m’fait pas peur
C’est mon fils ma bataille
Fallait pas qu’elle s’en aille
Oh Je vais tout casser
Si vous touchez
Au fruit de mes entrailles
Fallait pas qu’elle s’en aille »
c’est la manière dont l’amour paternel est exprimé. C’est vrai qu’en tant que maman, on a la chance de porter notre enfant pendant 9 mois. On a cette relation fusionnelle. Au début cet enfant, c’est pas vraiment une autre personne, c’est juste une extension de soi. ll s’est nourrit de nous de manière organique et ça c’est quelque chose de propre aux femmes. Pourtant, ça ne veut pas dire que les pères  ne peuvent pas vivre leur amour avec la même intensité « quasi-organique », après tout cet enfant est aussi le fruit de leurs entrailles…

L’autre aspect de la chanson qui m’interpelle c’est le rôle du père et de sa potentielle absence dans la vie de son enfant. Moi je pars du principe qu’un enfant a autant besoin de son père que de sa mère pour s’épanouir même s’ils ont des rôles différents. Il y a de nombreuses raisons dans la vie pour laquelle le père peut être exclut de sa place de père :

– parceque le schéma familial ne lui permet pas d’exister (divorce, séparation…)
– parcequ’il est toxique pour son enfant et donc exclut
– parcequ’il est incapable de s’assumer en tant que père et donc s’exclut. Le problème c’est que sans père présent dans sa vie, l’enfant a moins le moyen de s’inscrire dans une histoire familial, une filiation.

Lorsqu’un enfant grandit sans père il peut être étiqueté comme tel et ça peut donc avoir des conséquences sur son développement personnel. Parfois ça se passe très bien – parceque l’enfant trouve une autre figure paternelle – et parfois moins.  Il est vrai qu’en l’absence d’un père les intervenants de la petite enfance semblent parfois rester perplexes, comment combler ce manque de repère ? Dès leur plus tendre enfance, les enfants ont besoin du père dans ses trois dimensions : réelle, imaginaire et symbolique.  Mais il est après tout possible pour l’enfant de connaitre d’autres parcours que ceux conditionnés par l’absence, la carence du père.

Et si, pour reprendre les paroles de la chanson de Ballavoine « l’absence a des torts que rien ne défend »,  cela ne signifie pas pour autant qu’un enfant qui doit grandir sans son père ne puisse s’épanouir pleinement. Les parents ne sont là que pour accompagner leur enfant, ils ouvrent et parfois ferment des portes dans la vie de leur enfant mais ces portes font partie de l’univers de leur enfant. Les parents n’ont qu’un rôle instrumental dans la vie de leur enfant.

Le père, comme la mère sont des acteurs primordiaux dans le bon développement de leur enfant. Au final dans la chanson de Ballavoine, il se battait pour être aussi présent que possible dans la vie de son enfant.  Mais si la vie fait qu’un seul parent est là pour assurer l’éducation de l’enfant tant qu’il y a de l’amour, une bonne communication et le respect de l’autre ; je pense que l’enfant peut pleinement s’épanouir. Voila c’était le résultat du travail de mes petits neurones pour les Vendredis Intellos de cette semaine…

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4 réponses à “Les Vendredis Intellos : « mon fils, ma bataille »… réflexions sur l’absence du père

  1. Fille d’une maman solo à histoire compliquée, j’ai connu l’absence de père. Je crois que l’influence dépend beaucoup du contexte de cette absence. Elle ne m’a pas empêché d’être une enfant épanouie, ma maman débordait d’amour et j’ai été très (trop?) protégée, je ne me rappelle pas avoir ressenti un manque mais je ne savais pas ce qu’était un père du tout, pour moi le schéma familial normal était le notre. C’est plus tard que les failles et les blessures sont apparues, difficiles à guérir, mais est-ce que je peux les mettre sur le compte de cette absence ou est-ce ma nature, je ne le sais pas clairement, les deux sans doute… Je suis donc plus que reconnaissante envers la vie que ma puce ait son papa aimant avec elle..

    • Ah oui papa, maman, bébé c’est quand même beaucoup mieux!
      Mais quand il n’y a pas le choix, ben y a pas le choix… et puis si tu es le fruit d’une maman solo, elle a l’air d’avoir fait du drôlement bon boulot 😉 mais c’est sur que ça doit quand même être une blessure … Bises à ta petite famille alors!

  2. Pour avoir vécu 6 ans seule avec ma fille, je peux affirmer que la présence du père (ou de la mère, quand c’est elle qui est absente) change vraiment la vie et est indispensable…
    On est deux pour faire un enfant, on doit être deux pour l’élever, quelque soit le shéma familial (je pense notamment aux familles homoparentales). Elever un enfant seul, c’est tellement difficile qu’il y a forcément des carences… Du moins c’est mon avis.

    Depuis que nous vivons à trois, en famille, même si mon mari est le papa adoptif de ma fille, la vie est tellement plus facile, ma fille tellement plus structurée (même si ça n’est pas l’extase) et moi tellement plus sereine…

    • C’est vrai que c’est plus facile dans une « structure traditionnelle » mais si on est pas dans ce cas je pense et j’espère qu’il puisse quand même y avoir un bon épanouissement de l’enfant. Maintenant c’est clair que c’est pas facile pour le parent qui doit assumer seul l’éducation de son enfant. Bravo pour l’avoir fait si longtemps, je suis sure que ton petit bout est très épanouie 😉

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