Les Vendredis Intellos: pourquoi consulter?

On a toutes eut nos hauts et nos bas, on apprend à faire avec… à se construire des épreuves de la vie mais des fois c’est trop dur et on a besoin d’un petit coup de pouce. En tant que maman (un peu trop gâteau sans doute), je voulais savoir à partir de quand un enfant pourrait avoir besoin de ce petit coup de pouce juste au cas où… et puis je suis tombée sur cet interview de Marcel Rufo. Zut alors, est-ce qu’en fait je projette trop ???

« Cela signifie-t-il que les parents d’aujourd’hui projettent, sans le soupçonner, beaucoup trop leur histoire personnelle?

Marcel Rufo: Sûrement! Avant on éduquait, maintenant on comprend. On cherche à se comprendre soi. Or plus on comprend, et moins la séparation peut s’opérer, et plus on utilise les psys. Au point que des parents viennent nous consulter pour trois fois rien. Par exemple, une maman isolée est traumatisée par une histoire d’amour qui a tourné court, et dans laquelle elle s’était investie totalement. La deuxième donne, c’est son enfant. Elle ne peut pas échouer deux fois dans la vie. Il suffit d’un dysfonctionnement – dans une situation ordinaire, où elle ne serait pas fragilisée, l’incident aurait été réglé sans frais – pour que cette femme amène l’enfant en consultation. En maternelle, le gosse est un peu instable. Il est joueur. Et le psy de s’interroger gravement: ne serait-il pas hyperactif? »

Alors « avant on éduquait, maintenant on comprend »… C’est vrai qu’avant on se posait peut-être moins de questions, il y avait sans doute des schémas familiaux plus simples. J’imagine que ces générations d’avant – disons nos grands-parents – savaient plus ce qu’on attendait d’eux (quant à dire que c’était plus simple…) quitte parfois à sacrifier leur bonheur personnel, parceque c’était comme ça, ils avaient été éduqués ainsi.

Mais maintenant on a le choix, on peut faire ce que l’on veut, on peut se créer toutes les opportunités du monde si on s’en donne les moyens… si nos parents nous en donne les moyens, s’ils nous écoutent, s’ils nous comprennent. Mais comment peut-on comprendre complètement ce dont nos enfants ont besoin ?

Au début, c’est simple du lait, du sommeil et beaucoup d’amour et puis après, la parole et … « la pensée demeure incommensurable au langage » alors de la parole naissent les premières incompréhensions et les parents – tout plein d’amour qu’ils sont pour leur enfant peuvent parfois projeter et oui, c’est naturel il ya tellement de nous dans nos petits bouts…

Alors j’en reviens à ma question du début : comment je sais si mon enfant il a besoin d’une petite béquille psychologique pour l’aider à avancer ? Bon d’après une autre interview de Marcel Russo  par Pascale Senk, (pour Psychologies)

« Psychologies : Mais qu’est-ce qui peut justifier l’entrée en psychothérapie d’un enfant ? 
Marcel 
Rufo : Par exemple, on m’en amène beaucoup parce qu’ils ont « des peurs ». Or la peur est une émotion tout à fait normale. Winnicott rappelait qu’« un enfant saisi sous un gros orage, la nuit, dans les rues de Londres, et qui n’aurait pas peur, n’est pas un enfant sain ». On doit donc détecter si la peur du petit est un phénomène isolé, ou bien la partie émergée d’un doute profond quant à l’estime de soi, une souffrance non exprimée par rapport à une grande sœur qui réussit mieux que lui à l’école, etc. Un trouble, s’il est isolé, n’a rien d’alarmant. En revanche, s’il vient s’ajouter à d’autres signes, il y a intérêt à consulter. Prenons l’exemple d’un bébé de 15 mois qui ne marche pas encore. Si, en plus, il a du mal à saisir les objets ou à mordre sa tétine, on parlera d’un faisceau de signes qui justifient une consultation. De même pour un enfant de 7 ans qui parle mal, a une phobie scolaire et se montre très agressif. Mon rôle est alors de comprendre la signification de ces symptômes. » 

Donc apparemment on peut consulter pour tout et n’importe quoi même si des fois le pédo-psy doit sans doute plus traiter nos insécurités à nous parents qu’à nos petits bouts – mais au moins ça peut pas faire de mal ! Enfin ce que je retiens en guise de conclusion, c’est qu’il faut quand même essayer de repérer un faisceau d’indices et qu’ « un trouble, s’il est isolé, n’a rien d’alarmant ».

Me voila rassurée… mais en fait au final c’était pas plus simple d’éduquer sans essayer de tout comprendre ? Je me complique peut-être un peu la vie, vous en pensez quoi vous les filles ???

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12 réponses à “Les Vendredis Intellos: pourquoi consulter?

  1. Ping : La famille et les psy : « euh, quoi de neuf docteur ? » «

  2. Je suis d’accord avec Mme Déjanté, mieux vaut consulter quand on a un doute. Le problème ensuite est peut-être de tomber sur un bon professionnel qui saura nous dire à bon escient « mais votre enfant va très bien, détendez-vous », car souvent c’est nous qui sommes poussés à mettre la pression, notamment sur les apprentissages scolaires. Quand je lis qu’on propose du soutien à des enfants de moyenne section de maternelle, alors que l’école n’est pas obligatoire avant 6 ans !!! Forcément que des familles « finissent chez le psy » qui trouve son cabinet bien encombré et a moins de temps à consacrer aux vraies pathologies.

    • On met une telle pression sur l’école avec nos petits bouts… La réussite professionnelle n’apporte pas le bonheur et on les conditionne tellement la dessus… c’est dommage ! Surtout si ça les stresse au point de devoir consulter un psy 🙁 Ah la la… peut-être que toutes ces demandes devraient être filtrées par le généraliste ? Je sais pas…

  3. C’est certain qu’on se complique la vie !!! Personnellement je réfléchis trop, je le sais…. ne serait-il pas plus simple d’essayer de trouver un juste milieu ? Essayer de comprendre, d’agir en fonction, mais aussi accepter de ne pas comprendre et se faire aider ?

    • Oui… là est la question !
      Il y a toujours le risque de projeter nos problèmes sur nos petits bouts et on peut quand même manquer d’autres trucs ; j’imagine que c’est la vie et que ça nous construit donc il ne faudrait pas trop consulter. Mais bon je dis ça maintenant… je dirai probablement pas ça dans d’autres circonstances. Moi et mes grands principes… 😉

  4. Merci beaucoup de ta contribution!!! Je me rappelle qu’au tout début des VI, le sujet avait été abordé sans avoir l’occasion d’être creusé…
    Je suis assez partagée sur le point de Rufo…son appel à ne pas consulter à tout bout de champ procède sûrement d’un bon sentiment, et va de pair avec une affirmation de la confiance que doivent placer en leur enfant et en eux même pour trouver des solutions aux problèmes qui se posent…
    Ceci étant, j’ai du mal à cerner quel souci que poserait une consultation inutile et contre lequel Rufo voudrait nous prémunir… craindrait-il que nous dramatisions les problèmes de nos enfants?? Reconnaître ses souffrances ne me paraît pas synonyme de dramatiser au contraire cela permet d’aller de l’avant.. craindrait-il une forme de stigmatisation?? Ceci impliquerait alors que la consultation chez le psy est encore vue comme telle ce qui me semble assez abusif…Bref… je ne suis pas sûre d’avoir les idées claires (comme souvent en ces fin de vendredis!!!), je vais tâcher de mettre de l’ordre d’ici au débrief!!!

  5. Très inéeressant…On se complique la vie sans aucun doute mais je crois bien meilleur pour nos enfants de se poser beaucoup de questions et de vouloir comprendre avant d’agir pour éviter de le faire de travers, ça ne rend pas plus facile à trouver les solutions, mais n’est-ce pas mieux que de foncer tête baissée sans se poser la moindre question…

  6. C’est compliqué comme sujet, dis donc !
    Je crois que je voudrai tellement le bonheur de mes enfants que je n’hésiterais pas deux secondes avant d’aller consulter. Et en même temps, c’est peut-être exactement ce type de comportement qui peut rendre mon enfant dingue !
    Dilemne…

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